Valvulopathies rhumatismales : prise en charge à l’unité de chirurgie cardiaque du CHU Mère et Enfant « le Luxembourg » de Bamako
Résumé
Introduction : La cardiopathie rhumatismale est responsable de 400 000 décès/an principalement chez les enfants et les jeunes adultes. Schématiquement, on considère que chez l’enfant et l’adolescent, la valve mitrale est atteinte dans 85% des cas, la fréquence du rétrécissement isolé dépassant à peine 5%. La valve aortique est lésée dans environ 54% des cas et la tricuspide dans moins de 5% des cas. La prise en charge chirurgicale est associée à une morbi-mortalité importante et doit tenir compte des spécificités lies à la présentation clinique et aux conditions socio-économiques. Objectif : Evaluer les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et pronostiques de la prise en charge des valvulopathies rhumatismales en chirurgie cardiaque. Matériel et Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective, transversale, descriptive, qui s’est déroulée sur une période de 10 mois, allant du 9 septembre 2018 au 30 juin 2019 incluant tout patient opérer de cardiopathie rhumatismale dans le centre André Festoc du centre hospitalier universitaire mère- enfant « Le Luxembourg » de Bamako, au Mali. Les données ont été saisies avec les logiciels Microsoft Office WORD et EXCEL 2016 et analysées avec IBM SPSS 21. Résultats : 68 patients ont été opéré de cardiopathie rhumatismale durant la période d’étude. L’âge moyen était de 18 ans, le sexe féminin était prédominant avec 58,8%, on retrouvait une notion d’angine à répétition dans 52, 9 %, le délai de prise en charge était de plus de 3 ans pour 39,7%. 46 patients soit 67,2% avait présenté au moins un épisode de décompensation. Chez 41 patients soit 60,3%, la valve mitrale était la valve de prédilection avec 51,5% IM, 20,6% MM et 16,2% RM. Une HTAP a été retrouve chez 54,1% de la population. Les diurétiques et les IEC étaient les molécules les plus utilisé avec respectivement 97,1% et 89,7%Le remplacement valvulaire mitral (48,5%) et la plastie mitrale (48,5%) étaient les gestes les plus réalisé. Le temps moyen de CEC était de 142mn. Le temps moyen de clampage aortique était 96mn. La noradrénaline était la drogue la plus utilisée en peropératoire avec 19%. En sortie de CEC 91,2% des patients étaient sous drogues. En réanimation la majorité de nos patients soit 66,2% ont été extubé dans un délai < à 3 heures. Les complications cardiaques ont été les plus fréquentes soit 36,76%. La durée de séjour était comprise entre 4 et 6 jours pour 45,6% des patients. La mortalité en réanimation était 4,4% et la mortalité précoce de 7,3% à un mois. Conclusion : La cardiopathie rhumatismale est très fréquente dans nos contrées avec comme complications les valvulopathies rhumatismales dont le traitement curatif reste chirurgical. Les remplacements ou plasties valvulaires ont permis d’améliorer le pronostic de ces patients moyennant une prise en charge adéquate en pré, per et postopératoire.