Prise en charge des goitres dans le service de chirurgie «A» du centre hospitalier universitaire du Point-G à Bamako. A propos de 409 cas
Résumé
Le but de ce travail était d'évaluer la prise en charge chirurgicale des goitres dans le service de chirurgie «A» du CHU du Point G, à Bamako. Patients et méthode: il s'agissait d'une étude rétrospective et descriptive menée dans le service de chirurgie «A» du CHU du POINT G, de Janvier 2007 à Août 2016. Ont été inclus dans l'étude tous les patients reçus et opérés pour goitre. N'ont pas été retenus les patients opérés pour un kyste du tractus thyréoglosse, les abcès cervicaux, les traumatismes du cou, et les dossiers incomplets. Les patients ont été suivis pendant un an en postopératoire. Les aspects sociodémographiques, cliniques, para cliniques, thérapeutiques, ainsi que les suites opératoires ont été les paramètres d'étude. Résultats : un total de 409 dossiers de patients ont été colligés. La thyroïdectomie a représenté 5,9 p.100 (409 cas) sur 6962 interventions. L'âge moyen était de 42,29 ans avec un écart type de 13,76. Les extrêmes étaient de 3 ans et 85 ans. Le sex ratio était de 7,18 en faveur du sexe féminin. La tuméfaction antero-cervicale était le motif de consultation le plus fréquent avec 54,62 p.100 des cas (n égal 223). Nous avons recensé 122 cas (29,35 p.100 ) de goitre en hyperthyroïdie refroidie, 286 cas (69,93 p.100 ) de goitre euthyroïdien, un cas (0,2 p.100 ) d'hypothyroïdie. L'histologie a permis de mettre en évidence un adénome micro-macro vésiculaire dans 27,6 p.100 des cas (113 patients); un carcinome vésiculaire dans 0,73 p.100 des cas (3 patients); un carcinome papillaire dans 1,2 p.100 des cas (5 patients). Les patients de classe ASA I et ASA II étaient majoritaires avec respectivement (281 cas ; 59,70 p.100, et 120 cas ; 29,40 p.100 ). La technique chirurgicale la plus réalisée était la thyroïdectomie subtotale (223 ; 54,52 p.100 ). Une hémorragie était notée dans 2,2 p.100 des cas (9 patients) en peropératoire. Conclusion : Le Mali est un pays d'endémie goitreuse, ce qui explique la fréquence élevée de goitre en milieu hospitalier. La prise en charge est pluridisciplinaire et son traitement repose fondamentalement sur la chirurgie. La chirurgie thyroïdienne représente une intervention à haut risque, une bonne préparation et une meilleure surveillance post opératoire pourraient aider à minimiser les complications post opératoires.