Essai thérapeutique non randomisé comparant l'antibiothérapie à l'antibioprophylaxie au cours de la césarienne dans le service de gynéco-obstétrique du CHU Gabriel TOURE
Résumé
Objectifs : Déterminer l'incidence des complications infectieuses dans les groupes antibiothérapie et antibioprophylaxie, estimer le cout de la prise en charge dans les deux groupes et formuler des recommandations. Méthodologie : Essai thérapeutique non randomisé comparant l'antibiothérapie à l'antibioprophylaxie a propos de 450 césariennes réalisées dans le service dont 150 cas et 300 témoins de Janvier 2006 à Septembre de la même année. Résultats : Au total, 477 césariennes sur 848 césariennes soit 56,2 p.100 répondaient aux critères d'inclusion c'est-à-dire les césariennes à bas risques infectieux. Le nombre de césarienne effectivement incluse a été de 450 soit 94,3 p.100 et 5,7 p.100 non pas pu être incluse soit à cause du refus de la patiente ou du médecin ayant suivi la patiente. D'autre part des difficultés des compliances aux rendez vous de surveillance le devenir final n'a pas pu être précisé pour 7,3 p.100 des cas d'antibioprophylaxie (11/150) et 8,7 p.100 des cas d'antibiothérapie (26/300). Cette étude a permis d'observer qu'il n'y a pas de différence statistiquement significative entre les taux d'infections dans le groupe antibioprophylaxie (12,7 p.100 ) et antibiothérapie (7,7 p.100 ). Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés. En ce qui concerne le type d'incision pariétale, l'incision médiane sous ombilicale (IMSO) était plus représenté dans le groupe antibioprophylaxie (42,7 p.100 versus 31 p.100 ) ; pareillement le liquide amniotique claire (80,7 p.100 versus 68 p.100 ), la classe I d' Altemeier (7,3 p.100 versus 3 p.100 ) et les pertes sanguines inferieures à 1000 cc (98 p.100 versus 85,7 p.100 ) étaient plus associés aux groupe antibioprophylaxie. Par contre le travail prolongé supérieur à 12 heures était significativement plus associé au groupe antibiothérapie avec une fréquence de 11,3 p.100 comparé à 3,3 p.100 pour le groupe antibioprophylaxie. En effet notre étude permet d'espérer que plus de la moitié des césariennes en milieu hospitalo-universitaire puissent bénéficier d'une simple antibioprophylaxie à l'induction sans majorer le risque infectieux post opératoire. Il s'agit d'une économie non négligeable pour le contribuable et pour le pays tout entier pouvant aider à diminuer le coût des césariennes et favoriser la pérennisation de la gratuité. Ces résultats certes encourageant ne doivent pas cacher les efforts à consentir dans notre contexte pour réduire le taux d'infection post césarienne. L'essai a permis de constater des insuffisances dans l'asepsie au bloc opératoire. La prise en compte de ces insuffisances associée à une sélection judicieuse des cas devant bénéficier d'une antibioprophylaxie aideront sans nul doute à faire de la pratique de l'antibioprophylaxie une réalité de notre pratique quotidienne.