La létalité hospitalière pédiatrique due au paludisme au CHU Gabriel TOURE et au Centre de Santé de Reference de la Commune V du District de Bamako en 2010.
Résumé
Etudier les facteurs de la létalité hospitalière du paludisme dans les formations sanitaires pédiatriques du District de Bamako. Il s'agit d'une étude cas/témoins basée sur un interrogatoire rétrospectif de la mère des enfants hospitalisés pour paludisme grave sur une période de 12 mois allant de Janvier à Décembre 2010. Durant notre période d'étude, 10362 enfants ont été hospitalisés dans les deux (2) sites de l'étude (les services de pédiatrie du CHU-Gabriel Touré et du CSREF commune V). Nous avons noté une fréquence globale de 35 p.100 (3613/10362) dont 3613 cas de paludisme confirmé par la biologie avec 258 cas de décès répondant à nos critères de définition de cas et 516 survivants qui sont des témoins. Dans le but de déterminer les facteurs de la létalité hospitalière du au paludisme chez les enfants de 0 à 15 ans, une étude prospective Cas/témoins sur une période de 12 mois allant de janvier à décembre 2010, a été menée au Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré et au Centre de Santé de Référence de la Commune V du district de Bamako. Les cas (n égal 258) étaient représentés par tous les enfants hospitalisés pour paludisme confirmé, dont l'évolution s'est terminée par un décès. Les témoins (n égal 516) étaient représentés par tous les enfants hospitalises pour paludisme confirmé et ayant présenté une évolution favorable. Il ressort de notre étude que : - le paludisme est responsable de 35 p.100 des hospitalisations pédiatriques à Bamako. - le paludisme est responsable de 30 p.100 des hospitalisations pédiatriques au CHU Gabriel Touré de Bamako et 62 p.100 au niveau du CSREF de la CV. - Le taux de létalité hospitalière du paludisme était de 15,2 p.100 en pédiatrie au Gabriel Touré et de 0,8 p.100 au CSREF de la CV. - Le taux de létalité global du paludisme dans les deux services était de 11,6 p.100 . Notre étude a permis d'identifier le rôle de certains facteurs comme le retard de la prise en charge thérapeutique OR égal 0.05 IC égal 95 p.100 [0.03-0.09], le faible niveau d'instruction des mères Khi2 égal 10,8 P égal 0,02, la mauvaise observance thérapeutique OR égal 13,40 IC : 95 p.100 [9,13-19,17], l'hyperparasitémie OR égal 6,5 IC égal 95 p.100 [4,59 - 9,20], l'itinéraire Khi2 égal 24,07 P égal 0,0002, la non utilisation d'antipalustre OR égal 0,96 IC égal 95 p.100 [0,92-1,17]. Les stratégies de lutte contre le paludisme doivent prendre en compte ces facteurs notamment le renforcement de l'éducation sanitaire en vue d'un recours précoce aux structures de santé en cas de fièvre, la dynamisation des interventions à bases communautaires, le renforcement des plateaux techniques des structures sanitaires dans un élan national de réduction de la pauvreté.