Infertilité tubaire : apport diagnostique et thérapeutique de la coeliochirurgie dans le service de Chirurgie « A » du CHU du Point G. Stomatologie
Résumé
Les causes de l'infertilité sont partagées. Bien que les femmes ne soient à l'origine que de 30 p.100 des cas d'infertilité dans le couple, elles sont particulièrement en Afrique toujours taxées de responsable et paient le lourd tribut des conséquences psychosociales désastreuses que l'infertilité engendre. L'infertilité tubaire est la première cause anatomique de l'infertilité féminine et la coeliochirurgie le moyen de choix pour le diagnostic et le traitement des obstructions tubaires distales. Afin d'évaluer l'efficacité de la coeliochirurgie dans la prise en charge de l'infertilité tubaire, nous avons réalisé cette étude rétrospective et descriptive sur une période de 4 ans du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2010 au service de Chirurgie « A » du CHU du Point G. Les patientes incluses étaient celles opérées pour infertilité tubaire par coeliochirurgie. Les tests statistiques utilisés étaient le khi2 et le khi2 de YATES avec un seuil de signification p inférieur à 0,05. L'étude a porté sur 390 patientes soit un taux de 61,71 p.100 des activités de coeliochirurgie du service. L'âge moyen des patientes était de 30,31 ans. L'infertilité secondaire était la plus fréquente avec 55,9 p.100 des cas. La durée moyenne de l'infertilité était de 6,76 ans. En préopératoire, nous avons trouvé à l'hystérosalpingographie une obstruction tubaire bilatérale dans 94,4 p.100 des cas. En per-opératoire à l'épreuve au bleu de méthylène, les obstructions tubaires bilatérales était la plus fréquente avant le geste chirurgical avec 65,1 p.100 des cas alors que la perméabilité tubaire bilatérale était la plus fréquente après le geste chirurgical avec 62,1 p.100 des cas. Le geste chirurgical le plus effectué était l'adhésiolyse associée à une néosalpingostomie dans 31 p.100 des cas. Une reperméabilisation tubaire a été obtenue dans 73,1 p.100 de cas après le geste chirurgical et une discordance de 43,8 p.100 entre les résultats de l'hystérosalpingographie et ceux de l'épreuve au bleu de méthylène a été retrouvée. Nous avons suivi à long terme 130 patientes qui ne présentaient plus de facteurs d'infertilité et parmi lesquelles 50 (38,5 p.100 ) ont pu concevoir après la coeliochirurgie : 40 (80 p.100 ) patientes ont eu une seule grossesse et 10 (20 p.100 ) patientes ont eu 2 grossesses soit au total 60 grossesses dont 56 GIU (8 grossesses en cours, 34 enfants vivants, 11 avortements spontanés, 3 enfants décédés) et 4 GEU. Au terme de l'étude, il apparait que la coeliochirurgie est la meilleure alternative dans notre pays pour la prise en charge des cas d'infertilité tubaire distale.