Le profil des hommes de couples infertiles à l’unité de l’assistance médicale à la procréation à l’hôpital du Mali.
Résumé
Introduction :
L’infertilité selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme étant une affection du système reproducteur masculin ou féminin définie par l’impossibilité d’aboutir à une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels non protégés, réguliers[1].
L’infertilité masculine, pour sa part, fait référence à l’incapacité pour un homme en âge de procréer à entrainer une grossesse chez une femme fertile[2].
Plusieurs études ont porté sur l’infertilité au Mali. Mais l’infertilité masculine a toujours été un sujet tabou dans nos pays, chose qui de nature contribue à amoindrir l’importance accordée à ce fléau dans le domaine de la recherche scientifique d’où un besoin crucial d’intensification des activités sur cet axe de recherche. La présente étude recherche à élucider davantage les causes masculines de l’infertilité ayant motivé une AMP.
Méthodologie :
Il s’agit d’une étude pilote transversale descriptive à collecte rétrospective sur une période de 12 mois allant du mois de Janvier 2024 au mois de décembre 2024.
Résultats :
Elle a permis d’établir les résultats de 70 hommes ayant réalisés au niveau de l´unité de la PMA, une AMP, avec un spermogramme réalisé à 85,7% sur place et 14,5% dans d’autres laboratoires.
La moyenne d’âge a été 42 ans avec des extrêmes compris entre 30 et 70 ans.
L’ethnie Bambara a été la plus représentée avec 28,6% des cas.Le désir de procréation a été le motif de consultation le plus fréquent, soit 90% des cas. La bilharziose urogénitale a été l’ATCD urologique le plus fréquent soit 15,7% des cas. L’ATCD chirurgical le plus fréquent a été la varicocelectomie soit 34,3% des cas. Le signe physique le plus fréquent était une hypotrophie testiculaire bilatéral, soit 21,4% des cas. Un spermogramme réalisé à 85,7% sur place et 14,5% dans d’autres laboratoires.
Selon les recommandations de l´OMS version 2010, l´altération des paramètres de nos spermogrammes est revue à la hausse : Azoospermie totale 12,9%, OATS 40%, Oligoasthenoteratonecrozoospermie 5,7% ayant permis réalisation d’une AMP, nous avions fait recours à une biopsie testiculaire chez 18,5% des cas dans l’Azoospermie totale, avec un résultat positif mettant en évidence au moins un spermatozoïde viable permettant une FIV classique chez 3 patients, une FIV avec ICSI chez 3 patients et un T.E.C chez 3 patients.
Conclusion : L’infertilité de l’homme est un problème de santé publique dans notre contexte au Mali, il est difficile de mettre en évidence tous les facteurs de risque de cette anomalie. Mais, cependant, la varicocèle reste incriminée. Nous constatons que les hommes prennent de plus en plus consciences du rôle de l’homme dans l’infertilité du couple. L’AMP reste, à l’heure actuelle, une alternative pour optimiser les chances de procréation des couples infertiles.

