Anesthésie pour la chirurgie des pathologies d’oculoplastie au CHU IOTA
Résumé
Contexte : La chirurgie oculoplastique (ou oculoplastie) est une spécialité de l’ophtalmologie,
chirurgie plastique et chirurgie maxillo-faciale qui s’occupe de la chirurgie réparatrice et
plastique de l’œil et de ses annexes. À notre connaissance, aucune étude n’a été menée sur la
prise en charge anesthésique des pathologies oculoplastiques au CHU IOTA, ce qui nous a
motivés à entreprendre cette recherche.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude transversale descriptive et prospective. Elle s’est
déroulée sur une période de douze mois (12) mois du 1er Janvier 2023 au 1er Janvier 2024.
Résultats : Au cours de notre étude, nous avons colligé 115 patients répondant à nos critères
d’inclusion parmi 7740 chirurgies réalisées au CHU IOTA, soit une fréquence de 1,5%.
Le sexe masculin était le plus représenté, soit 58% avec un sex-ratio de 1,4. L’âge moyen était
de 26,10±19,89 ans avec des extrêmes de 1 et 72 ans. Près de la moitié de nos patients étaient
âgés de moins de 20 ans, soit 44,3%. L’HTA était l’ATCD médical le plus représenté, soit 7%
et un (01) seul patient avait un ATCD de laparotomie, soit 0,9%. Des antécédents
ophtalmologiques ont été retrouvés chez 4 patients, soit 3,6%. La dacryocystite était l’indication
chirurgicale la plus représentée, soit 30,5% ; suivie des tumeurs de l’orbite et des ptosis avec
20,9% chacune. L’AG+ML a été la technique anesthésique la plus utilisée, soit 67,8%. Le
propofol et le fentanyl ont été les produits les plus utilisés lors des anesthésies générales, soit
respectivement 100% et 85,9% des cas. Lors des anesthésies péribulbaires, le site d’injection
était temporal inférieur dans plus de la moitié des cas, soit 70,3%. Le laryngospasme était la
complication peranesthésique la plus retrouvée, soit 3,5%. Le chémosis était la seule
complication anesthésique rencontrée, soit 4,3%. Le paracétamol 1 g en perfusion a été
administré à tous les patients présentant des douleurs postopératoires. Il était associé au
Tramadol 50 mg dans 53,2 % des cas. Nous avons trouvé une relation statistiquement
significative entre la tranche d’âge et les pathologies (p=0,016). Les pathologies palpébrales
étaient plus observées chez les patients de moins de 20 ans, soit 28 cas sur 49. L’analyse a révélé une association statistiquement significative entre la technique anesthésique utilisée et
les motifs de l’intervention chirurgicale (p=0,001). Seulement 4 des 37 pathologies des voies
lacrymales ont été opérées sous APB.
Conclusion : La chirurgie d’oculoplastie répond à diverses indications, notamment les tumeurs,
les ptosis et les plaies palpébrales, et son succès repose sur une anesthésie adaptée, dont le choix
doit tenir compte du patient, de l’équipe et du type d’intervention. L’évolution des techniques
anesthésiques a considérablement renforcé la sécurité et le confort de ces interventions.