Profil évolutif des patients après thyroïdectomie dans le service d’Endocrinologie et Métabolisme du CHU Hôpital du Mali
Résumé
Introduction : Les thyroidopathies sont des affections très courantes, il peut s’agir d’une atteinte morphologique ou fonctionnelle de la glande thyroïde, voire même des cancers. Leur prise en charge nécessite parfois si l’indication se présente un traitement radical. La thyroïdectomie quant à elle, est toute ablation complète ou partielle de la glande thyroïde.
Méthodologie : Il s’agissait d’une enquête transversale, descriptive, analytique avec collecte rétrospective des données allant du 01er Janvier 2022 au 31 Décembre 2023 ; et prospective du 01er Janvier 2024 au 31 Juin 2024, soit une période de 30 mois dans le service d’Endocrinologie et Métabolisme du CHU Hôpital du Mali à Bamako. Nous avons inclus dans notre étude les patients suivis pour pathologies thyroïdiennes ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale avec un suivi d’au moins 3 mois
Résultats : Pendant la période d’étude, la fréquence hospitalière des thyroïdectomies était de 5,67%. Une prédominance dans le sexe féminin avec 62% soit une sex ratio de 0,58%. La tranche d’âge [60-74 ans] représentait 34,9% avec une moyenne d’âge de 62,5 ± 14,16 ans et des extrêmes de 16 et 79 ans. Le Goitre multinodulaire toxique était la pathologie thyroïdienne la plus fréquemment rencontrée (34,9 %). La thyroïdectomie totale dans plus de trois quarts des cas (76,1%). Les suites ont été généralement simples. La majorité des patients sont supplémentés en Lévothyroxine, calcium et vitamine D3. Les atteintes récurrentielles et parathyroïdiennes sont les morbidités les plus retrouvées. 90,4% des patients sont suivis régulièrement dans le service d’Endocrinologie et de Métabolisme du CHU Hôpital du Mali. Nous avions une relation statistiquement significative entre le geste chirurgical et l’évolution clinique des patients sur les 12 mois du suivi et une relation statistiquement significative entre le geste chirurgical et l’évolution de la TSHus des patients à un mois post-opératoire ; avec après 1 an, 4 cas d’hypothyroïdie (7,1%) et 3 cas d’hypocalcémie (5,8%) malgré la substitution hormonale et ionique.
Conclusion : La pathologie thyroïdienne demeure un problème de santé publique ; le suivi des patients après thyroidectomie doit être rigoureux pour prévenir la survenue de complications.