Cardiopathie chronique décompensée au SAU du CHU de Gabriel Toure
Résumé
Introduction : La décompensation cardiaque est une complication de l'insuffisance cardiaque, survenant lorsque les mécanismes compensatoires mis en oeuvre par l'organisme cessent de fonctionner efficacement entraînant des symptômes tels qu'une fatigue accrue, des palpitations et un essoufflement initialement lors des activités habituelles, puis lors d'efforts moindres, et enfin même au repos.
Objectif : Étudier les signes de décompensations chez les patients présentant une cardiopathie chronique au SAU du CHU de Gabriel Touré.
Méthodologie : le Service d'Accueil des Urgences du CHU Gabriel Touré nous a servi de cadre pour cette étude prospective descriptive s’étalant sur une période de 12 mois, allant de mai 2023 à mai 2024. Elle s’est intéressée aux patients admis audit service pour des motifs médicaux et ont été inclus tous les patients présentant une dyspnée d’origine non traumatique, tous ceux admis pour altération de conscience sur un terrain de cardiopathie et ceux admis dans un contexte d’état de choc sur cardiopathie chronique. L'échantillonnage était non aléatoire simple, la saisie et l'analyse des données ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS version 22.0
Résultats : nous avons admis 3100 patients parmi lesquels 32 cas de cardiopathie décompensée, représentant une fréquence de 1,23%, leur âge moyen a été de 55,66 ± 16,79 ans et les extrêmes de 20 à 90 ans, majoritairement de sexe masculin pour un ratio de 1,28 et résidant dans 71,9% des cas en zone urbaine. La dyspnée avec 71,9% des cas a été le motif d’admission le plus fréquent, l’HTA avec 43,8% a été la comorbidité la plus retrouvée. La dyspnée stade 4 de NHYA a été représenté à 53,1% des cas. Les signes physiques et fonctionnels les plus représentés ont été respectivement les râles crépitants (71,9%) et la dyspnée (81,2%). Plus de la moitié des patients n'ont pas réalisé de bilans biologiques cardiaques. L’OAP a été le diagnostic le plus fréquent dans notre étude à 53,1% des cas. Tous nos patients avaient reçu une voie veineuse périphérique. Le furosémide a été le traitement médicamenteux le plus représenté à 81,3% des cas. La majorité (81,3%) de nos patients ont survécu et la durée d’hospitalisation moyenne a été moins d’un jour.
Conclusion : La décompensation cardiaque est fréquente dans la tranche d’âge de 55 à 64 ans avec une prédominance masculine. La dyspnée constitue le maitre symptôme et seul l’échographie couplée à l’ECG a permis de faire le diagnostic positif. Une prise en charge précoce et adaptée a permis de réduire la morbi mortalité.