Etude de la mortalité maternelle au centre de santé de référence de Bougouni du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2015

Abstract

Vue l'ampleur et la gravité de la mortalité maternelle, nous avons initié cette étude pour faire le point sur la mortalité maternelle au service de Gynécologie et Obstétrique du Centre de Santé de Référence de Bougouni. Aucune étude n'a été menée sur le sujet dans ledit centre. L'objectif de notre étude était d'évaluer la mortalité maternelle au centre de santé de référence de Bougouni. Il s'agissait d'une étude rétrospective et prospective, descriptive, transversale, analytique allant du 01" Janvier 2011 au 31 Décembre 2015 soit une période de 05 ans, portant sur 67 cas visant à déterminer les causes et facteurs de risques associés aux décès maternels enregistrés dans le service de gynécologie et obstétrique du centre de Santé de Référence de Bougouni. A l'issue de notre étude, on a noté un taux de mortalité maternelle de 458,65 pour 100000 NV et un risque de mortalité maternelle de 444,01 pour 100000 accouchements. La mortalité maternelle a touché de façon prédominante les femmes âgées de 20 à 35 ans. La grande multiparité, l'absence des CPN, la résidence, la distance, la non scolarisation, le bas niveau socio-économique, le 1" retard, l'évacuation tardive, les conditions défavorables du transfert, les difficultés liées au plateau technique et la non- assistance par un personnel qualifié constituent des facteurs favorisant la mortalité maternelle. L'analyse des cas de décès maternels nous a permis d'identifier les principales causes qui sont : l'hémorragie (26,9 %), l'anémie (20,9 %), le paludisme (14,9%), l'infection (6 %), l'HTA et ses complications (4 %). Le plus grand nombre de décès maternels a été enregistré en postpartum (77,6%). Il faut noter que ce sont les mêmes causes qui sont retrouvées dans la littérature africaine et mondiale. Le drame de la mortalité maternelle pourrait être réduit considérablement par les efforts conjugués des populations par prise de conscience au niveau communautaire, des prestataires de services de santé et des pouvoirs publies, ainsi que l'amélioration du statut de la femme.