Etude de certaines anomalies biologiques associées au traitement ARV pendant 12 mois de suivi au service de maladies infectieuses et tropicales du CHU du Point G
Résumé
Introduction/objectif : L'infection par le VIH demeure une priorité sanitaire mondiale. Le traitement antirétroviral a pour objectif principal d'empêcher la progression vers le sida en restaurant l'immunité, en rendant et en maintenant indétectable la charge virale plasmatique. Cependant ce traitement lourd et continu pose un problème d'effets secondaires. Connaissant la toxicité de ces molécules, nous avons initié cette étude dans le but d'évaluer les anomalies de l'hémogramme associées au traitement ARV pendant 12 mois de suivis dans le service de Maladies Infectieuses et Tropicales. Méthodologie : Il s'agissait d'une étude de type rétrospectif réalisée à partir des dossiers des patients séropositifs sous ARV allant de janvier 2010 à décembre 2010. L'échantillonnage a été exhaustif porté sur la période d'étude incluant tous les patients VIH positifs suivis sous ARV ayant fait au moins 2 fois les examens biologiques. Résultats : Nous avons récencé en tous 120 dossiers, parmi lesquels 36 dossiers ont été inclus selon nos critères d'inclusions. Les limites de notre étude ont porté entre autres sur un suivi irrégulier des bilans biologiques, l'insuffisance des dossiers en information. La moyenne d'âge de nos patients était de 38,61 plus ou moins 11,11 ans, la tranche d'âge la plus touchée se situait entre 20 et 29 ans. Le sex-ratio était de 2,27 en faveur des femmes. Les ménagères étaient la couche socio-professionnelle prédominante dans 44,4 p.100 suivis des commerçants et/ou vendeurs. La majorité soit 94,4 p.100 de nos patients résidaient dans la capitale. Le VIH 1 était le sérotype le plus fréquent avec 97 p.100 des cas. Le taux de CD4 était inférieur à 300 cel/µl chez 61,1 p.100 à l'initiation, 8,3 p.100 à 3 mois, 13,9 p.100 à 6 mois et 5,6 p.100 à 12 mois. Initialement 18 patients étaient anémiés soit 54,54 p.100 qui expliquerait un état général altéré dû certainement à un dépistage tardif ou à une mise sous traitement tardif. L'anémie normocytaire normochrome étaient l'anémie la plus fréquente avec initialement 63,64 p.100, à 3 mois 75 p.100, à 6 mois 50 p.100 et à 12 mois représentait 42,88 p.100 des anémies rencontrées. Le nombre de globule blanc étaient normal dans la majorité des cas durant toute notre étude soit 78,26 p.100 initialement, 87,5 p.100 à 3 mois, 81,81 p.100 à 6 mois et 73,68 p.100 à 12 mois. Cependant nous avons trouvé une leucopénie d'augmentation progressive mais de moindre fréquence tout au long du suivi soit 12,5 p.100 à 3 mois, 18,182 p.100 à 6 mois et 26,31 p.100 à 12 mois. Le schéma ARV le plus utilisé était D4T+3TC+NVP dans 41,6 p.100 des cas. La créatinémie et les transaminases étaient normales durant notre étude. Conclusion : Les anomalies hématologiques, hépatiques et rénales constituent des facteurs de mauvais pronostic au cours du traitement ARV. Elles nécessitent un suivi régulier de tout PVVIH en vue d'une prise en charge rapide et adaptée.