Aspects épidémio-cliniques et thérapeutiques de la dissection aortique dans le service de cardiologie du CHUME le « Luxembourg » de Bamako.
Résumé
Introduction :
La dissection aortique est une urgence médico-chirurgicale mettant en jeu le pronostic vital. Elle peut être l’origine d'une complication cardiaque ; d’une hémorragie interne et d'une ischémie aigue de tous les organes irrigués à partir de l'aorte.
Un diagnostic rapide et une prise en charge chirurgicale immédiate en milieu hospitalier sont utiles pour éviter ses complications mortelles.
Objectif :
L’objectif était d’étudier les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs de la DA dans le service de cardiologie du CHU ME le Luxembourg de Bamako
Méthodologie :
Il s’est agi d’une étude descriptive, à recrutement rétro-prospective, l’étude s'est déroulée dans le service de cardiologie du CHU-ME « Le Luxembourg » de Bamako sur une période de 36 mois allant de Janvier 2021 à décembre 2023 ; était inclus tous les patients hospitalisés dans le service pendant la période d’étude. Les paramètres étudiés étaient l’âge, le genre, les facteurs de risque cardiovasculaire, le type de dissection aortique et les complications.
Le diagnostic était confirmé par l’angioscanner aortique.
Résultats :
Nous rapportons 24 cas de dissection aortique confirmés au service de cardiologie du CHUME le « Luxembourg » de janvier 2021 à décembre 2023, soit une fréquence hospitalière de 1,02%.
L’âge moyenne des patients était de 55 ans avec des extrêmes de 37 et 74 ans.
La prédominance était masculine soit un taux de 75% avec un sex-ratio H/F de 3.
L’hypertension artérielle et le tabagisme étaient les facteurs de risque dominants.
La douleur thoracique était rétrouvé dans 70,8%.
La tachycardie et le souffle d’insuffisance aortique étaient les principaux signes retrouvés à l’examen physique.
Quarante-cinq virgule huit pourcent (45,8%) des dissections était localisées sur l’aorte ascendante et cinquante-quatre virgule deux pourcent (54,2%) sur l’aorte descendante avec une mortalité de quatre-vingt-dix pourcent (90%) pour les dissections de l’aorte ascendante.
Le diagnostic était suspecté à l’échodoppler cardiaque dans la majorité des cas et confirmé par l’angioscanner aortique.
Les complications étaient dominées par l’IC (45,8%) et l’anévrisme de l’aorte (37,5%).
Le traitement était purement médical, le traitement chirurgical qui est le gold standard est absent dans notre pratique.
Nous avons enregistré 15 décès soit une létalité de 62,5%.
Conclusion :
La dissection aortique reste une extrême urgence médicochirurgicale de pronostic imprévisible mais toujours redoutable.
Le traitement médical vise à limiter l’extension de la dissection et mieux maitriser le facteur étiologique primordial qui est l’hypertension artérielle.
La dissection intéressant l’aorte ascendante relève de la chirurgie qui malheureusement n’est pas possible à Bamako par faute de plateau technique.