Connaissances, Attitudes et Pratiques des étudiants en Médecine face à la Covid-19
Résumé
Contexte : La COVID-19 est un syndrome respiratoire aigu causé par le nouveau coronavirus, SARS-CoV2. Les étudiants en sciences de la santé jouent un rôle central dans le soutien des campagnes publiques de vaccination et de sensibilisation sur la COVID-19 en tant que sources fiables d'informations pour la population. À ce jour, les données scientifiques publiées sur les connaissances, les attitudes et les pratiques des étudiants en Médecine à l’égard de la COVID-19 sont peu nombreuses. Nous avons donc mené cette étude pour évaluer les connaissances, les attitudes et les pratiques des étudiants de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS) de Bamako face à la COVID-19.
Méthodes : Nous avons mené une étude transversale descriptive et analytique combinant méthodes quantitatives et qualitatives. Les données ont été recueillies entre juin et août 2023 auprès des étudiants de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie (FMOS) de Bamako. L’analyse statistique a utilisé SPSS (version 26.0) et l’analyse thématique pour les données qualitatives. Les scores de connaissances et pratiques ont été calculés et catégorisés (bon/mauvais). Une régression logistique a identifié les facteurs associés aux niveaux de connaissances et pratiques.
Résultats : L’âge moyen des participants était de 21,07±2,69 ans. 67,1% étaient en 1ère année. Bien que 100% aient entendu parler de la COVID-19, 8,6% n’y croyaient pas. Les principales sources d’information étaient la télévision (70,1%) et les réseaux sociaux (61,5%).
Le score moyen de connaissance était de 7,74±1,78, avec 72,1% des participants ayant une mauvaise connaissance. Les facteurs significativement associés étaient l’âge (p = 0,000), la classe d’étude (p = 0,000) et la croyance en l’existence de la COVID-19 (p = 0,000). Les étudiants sceptiques étaient 12,38 fois plus susceptibles d’avoir une mauvaise connaissance.
Concernant les pratiques, 91,4% déclaraient porter un masque au pic de la pandémie, mais seulement 15,6% avaient réalisé un test de dépistage. Le score moyen de pratique était de 3,64±1,01, avec 69,6% ayant une bonne pratique. Les facteurs associés aux mauvaises pratiques incluaient l’âge (p = 0,000), la classe (p = 0,001), la croyance (p = 0,001) et la mauvaise connaissance sur la maladie (p = 0,000). Les étudiants qui ne croyaient pas à l’existence de la COVID-19 en étaient 2,10 fois plus susceptibles et ceux qui avaient une mauvaise connaissance étaient 3,36 fois plus susceptibles d’avoir une mauvaise pratique.
Conclusion : Les résultats montrent des lacunes importantes dans les connaissances des étudiants malgré des pratiques globalement bonnes. Des formations ciblées sont recommandées pour renforcer leur rôle dans la gestion des crises sanitaires.