Le devenir des patientes suivies pour cardiomyopathie du péripartum (CMPP) dans le service de cardiologie du CHU Pr Bocar Sidy Sall de Kati
Résumé
Introduction : La cardiomyopathie du péripartum (CMPP), également appelée syndrome de Meadows, est caractérisée par une insuffisance cardiaque systolique survenant dans le dernier mois de la grossesse ou les cinq premiers mois du postpartum, en l'absence d'étiologie connue ou de cardiopathie préexistante.
Méthodologie :
Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive, rétrospective et prospective portant sur les patientes hospitalisées pour CMPP au service de cardiologie du CHU de Kati, sur une période de 7 ans allant du 1/1/2016 au 31/12/2022.
Résultats : au total nous avons enregistré 52 patientes dont 26 ont pu être suivi au plus 2 ans soit 50% des cas. L’âge moyen était de 28 ans ± 7,75.
La plupart de nos patientes était des ménagères (86,5%), la multiparité était observée dans 48,1% des cas. Soixante-cinq pourcent de nos patientes avaient présentés les premiers signes dans le post-partum, la dyspnée était le maitre symptôme. La majorité de nos patientes était admise en insuffisance cardiaque globale soit 78,8%. La totalité de nos patientes avaient le VG dilaté, la FEVG était réduite chez 92,3% des patientes et modérément réduite chez 7,7% des patientes.
Les complications étaient dominées par la présence d’un thrombus et/ou d’un contraste spontané.Le traitement comprenait le repos strict, régime désodé, les diurétiques de l’anse, l’IEC ou ARAII, le Bétabloquant chez toutes nos patientes, les anti-aldostérones ont été utilisées dans 92,3 des cas, les anticoagulants dans 19,2%, des cas et la Digoxine dans 5,8% des cas.
La durée moyenne de l'hospitalisation de nos patientes était de 3jours. L’évolution hospitalière était favorable chez la majorité des patientes soit 96,2% des cas. La mortalité hospitalière était de 3,8%. A la sortie, sur 50 patientes 21 ont été perdues de vue et 3 patientes sont décédées. Parmi les 26 cas dont l’évolution a pu être précisée, la situation matrimoniale était inchangée chez 23 patientes. Une durée d’au plus 2 ans, avec une moyenne de 1,62 ± 0,89 an était observé chez 65,4% de nos patientes. Nous avons constaté 1 cas de divorce soit (3,8%) des cas, et 2 cas d’abandon.
Dix patientes avaient réalisés une échographie cardiaque de contrôle et 8 avaient récupérer la fonction du VG soient 80% de cas. Sur le plan clinique la rémission était complète chez plus de la moitié de nos patientes avec 53,85% de cas.
Conclusion :
La cardiomyopathie du péripartum est une pathologie fréquente dans notre pays. Les jeunes femmes et multipares sont les plus à risque, et survient préférentiellement dans le postpartum. Le suivi de ces patientes est marqué par une forte proportion de patientes perdues de vu entravant l’évaluation complète de l’impact social de cette maladie.