Connaissances, attitudes et pratiques des diabétiques de type 2 face à leur maladie au CSRéf de Bougouni
Résumé
Le diabète constitue un véritable problème de santé publique et constitue une pandémie mondiale non infectieuse. Le diabète le plus répandu au Mali, comme dans le reste du monde, est le diabète de type 2. Des études sur les diabétiques de type 2 montrent que ceux ayant bénéficiés une éducation thérapeutique connaissent mieux leur maladie, savent mieux se traiter et sont mieux équilibrés. Il nous est donc paru important de mener une étude sur les connaissances, attitudes et pratiques des diabétiques de type 2 face à leur maladie au CSRéf de Bougouni. Il s’agissait d’une étude descriptive transversale et analytique avec collecte prospective des données sur une période de 6 mois allant du 1er juin au 31 novembre 2023 qui a concerné tous les patients diabétiques de type 2 vus en consultation au service pendant la période d’étude. Au cours de l’étude : 228 diabétiques de tout type étaient suivis au service, parmi lesquels, 189 étaient de type 2 soit une fréquence de 82,9%. L’âge moyen des diabétiques était de 58,5±9,09 ans avec des extrêmes de 25 et 74 ans. Nos enquêtés étaient âgés de 55 à 65 ans dans 45% des cas. Le sexe féminin était le plus représenté soit 79% avec un sexe-ratio (H/F) de 0,26. L’ancienneté moyenne du diabète était de 7,04±4,58 ans avec des extrêmes de 3 mois et 21 ans. Plus de la moitié de nos patients étaient diabétiques depuis plus de 5 ans, soit 60,6%. L’IMC moyen était de 26,79±5,17 kg/m2. Plus du tiers des diabétiques (36,7%) étaient obèses. Un déséquilibre glycémique (HbA1c > 7%) a été retrouvé chez 1,1% des patients. Les facteurs de risque modifiables étaient dominés par la sédentarité soit 60%. Les complications oculaires étaient les plus représentées, soit 31,1%. Les anti-diabétiques oraux étaient le traitement médicamenteux de plus de la moitié des diabétiques, soit 58,3%. La connaissance de la polyurie comme un signe majeur du diabète était observée chez 98% des patients. Les diabétiques avaient une excellente connaissance de leur maladie dans 20% des cas, tandis que 7,2% avaient une mauvaise connaissance. La majorité des diabétiques contrôlaient leur glycémie de façon occasionnelle, soit 72,8%. Plus de la moitié de nos patients (60%) ont affirmé qu’ils ne pratiquaient pas du sport. Le quart des diabétiques a affirmé qu’il l’arrive dès fois d’interrompre le traitement, soit 25%. Les causes citées ont été : problème d’ordre financier (42) et l’inconfort du patient (3). Le tabac était consommé chez 4% des diabétiques. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre l’ancienneté du diabète et le niveau de connaissance (p=0,0001). Parmi les patients qui avaient une excellente connaissance de la maladie, la majorité avait une ancienneté de diabète de plus de 5 ans. Nous avons trouvé une relation statistiquement significative entre la pratique sportive et le niveau de connaissance (p=0,0001). Aucun diabétique qui avait une mauvaise connaissance ne pratiquait du sport.