Chimio- prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois à Dangassa et Hameaux en 2015.
Résumé
Le paludisme demeure un problème de santé publique majeur dans les pays d'Afrique sub-saharienne. Les enfants âgés de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les plus vulnérables en termes de charge et de mortalité causée par le paludisme. Dans les pays endémiques, les zones rurales où la majorité de la population vivent, sont les plus touchées parfois, en raison de l'absence d'établissement de santé, d’agents de santé, la situation sociale et environnementale tels que le statut socio-économique des ménages et de l'écologie en faveur de la prolifération des moustiques Anophèles.
Cette étude visait à accéder à la faisabilité et l'impact de la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants âgés de 3 à 59 mois dans la zone rurale de Dangassa, l'un des sites d'enquête du Centre international de recherche sur le paludisme depuis 2012. L'étude a été réalisée entre août et novembre 2015.
Un total de 702 enfants âgés de moins de 12 mois et 2825 âgés de 12 à 59 mois ont reçu le traitement pendant tout le cycle de la CPS à Dangassa. En comparant l'incidence du paludisme au cours de cette CPS, à ce qui a été observé pendant la même période de l’année précédente au sein de la même population, nous avons observé une diminution importante chez les deux groupes d'âge en 2015. Il est important de noter que les cas de paludisme observés chez les enfants qui ont reçu le traitement en 2015 étaient tous des cas bénins. Un seul cas d’effet secondaire a été observé au cours de la première administration chez un enfant présentant une fièvre à plus de 39°C. Les mères d'enfants ayant reçu le traitement ont toutes été satisfaites de la stratégie. Cependant, elles ont demandé à ce que les prochains passages de la CPS se déroulent en début de saison des pluies, idéalement en juin, car le mois d’août coïncide avec le début des travaux champêtres.
En ce qui concerne les molécules utilisées lors de la CPS, les mères d'enfants ont proposé la mise en place des formes dispersibles ou de sirops pour faciliter l’administration des médicaments. Par ailleurs, cette étude montre que la CPS peut être largement mise en oeuvre comme une stratégie de lutte contre le paludisme, mais doit être intégrée dans les stratégies existantes telles que les MILDA, PID etc.