Hypertension artérielle et ses complications dans le service de Cardiologie du CHU du Point G
Abstract
Introduction : L’HTA est définie de façon consensuelle par une PAS ≥ 140 mm Hg et /ou une PAD ≥ 90 mm Hg, mesurées au cabinet médical, et confirmées (au minimum par 2 mesures par consultation, au cours de 3 consultations successives, sur une période de 3 à6 semaines). C’est un facteur de risque cardiovasculaire majeur. Objectif : étudier l’hypertension artérielle et ses complications dans le service de cardiologie du CHU du Point G. Méthodologie : il s’agissait d’une étude descriptive analytique avec recrutement rétrospectif qui s’est déroulée au CHU du Point G sur une période de 12 mois allant du 01 Janvier au 31 Décembre 2022. Ont été inclus tous les patients hypertendus âgés de 18 ans et plus, vus dans le service. Résultats : La prévalence de l’hypertension artérielle était de 35,4%. L’âge moyen était de 55,98±15,345 ans avec des extrêmes de 18 et 92 ans. La tranche d’âge de 46 à 60 ans (34,4%) était la plus fréquente. Les femmes étaient les plus représentées dans 56,7% de cas avec un sex ratio H/F de 0,76. La sédentarité était le facteur de risque cardiovasculaire associé le plus fréquent dans 60,7%. La majorité de nos patients avaient l’hypertension artérielle grade II et grade III respectivement dans 34,4% et 28,6% de cas. La dyspnée et les signes de Dieulafoy constituaient les symptômes les plus fréquents respectivement dans 33,7% et 27,7%. L’hypertrophie ventriculaire gauche l’anomalie était électrocardiographique la plus fréquente (32,1%) suivie de l’hypertrophie atriale gauche (4,6%). Les dilatations cavitaires étaient les anomalies échographiques les plus fréquentes dans 91,6% avec une prédominance de dilatation du ventricule gauche dans 27,4%. Le taux de complications était de 49,3% dans l’ensemble. Les complications les plus fréquemment décrites étaient cardiaques dans 93,39% avec prédominance de la cardiopathie hypertensive dans 42,5% suivies des complications vasculaires et rénales respectivement dans 27,8% et 25,47% dont l’IRC dans 23,6%. Par ailleurs, notre étude note un lien statistiquement significatif entre l’insuffisance rénale chronique et obésité (p-value =0,00 ; OR=10 ,33 ; IC à 95% [2,1399 ; 54,0729]), tabac (p-value=0,010 ; OR=5,13 ; IC à 95% [1,2654 ; 18,7049]), tachycardie (p-value=0,051 ; OR=1,9 ; IC à 95% [0,9643; 3,7273]) et le sexe quel que soit le type (p = 0,000, OR =3,1788 ; IC à 95% [1,6404 ; 6,3968]). Un lien était également observé entre l’HTA normale haute la cardiopathie hypertensive (p = 0,039 ; OR=5,1229 ; IC à 95% [0,8498 ; 35,6159]). Enfin, un lien s’observait entre la tachycardie et l’ACFA (p-value =0 ,018 OR=3,8334 IC à 95% [1,07; 14,1612]). Conclusion : L’hypertension artérielle est fréquente dans le service de cardiologie du CHU du Point G avec un taux de complications très élevé. La pression artérielle normale haute, le sexe (quel que soit le type), l’obésité, le tabac et la tachycardie étaient des facteurs de risques associés aux complications de l’hypertension artérielle. L'amélioration du traitement et du contrôle de la pression artérielle devraient être une priorité de santé publique pour réduire la morbimortalité des maladies cardiovasculaires en général et de l’hypertension artérielle en particulier.