Violences Obstétricales au Centre de Santé de Référence de la Commune V du District de Bamako/Mali
Résumé
Introduction : L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la violence comme étant une menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-même, contre autrui, contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, un décès, des dommages psychologiques, un mal développement ou des privations ; sont exclus de cette définition les incidents accidentels, comme la plupart des blessures de la route et des brûlures. Objectif : Notre objectif a été d’étudier les violences au cours de la grossesse au CSRéf CV. Méthodologie : Cette étude, déroulée de mars 2023 au août 2023 soit une durée de cinq (5) mois, était prospective et analytique portant sur les gestantes, parturientes ou accouchées victimes de violences Obstétricales au CSRéf CV. Résultats : Pendant notre étude, le CSRéf CV a admis 4927 patientes dont 67 cas soit une fréquence de 0,76 %, dont le non-respect des bonnes pratiques soignant était majoritaire à 76% suivi des manquements dans les relations soignant soigné 46%, ainsi que la violence verbale 10% et enfin les coups et blessures volontaires soit une fréquence 7% ; la tranche d’âge 21-32 ans était la plus concernée avec 60% ; Les primigestes était majoritaire avec 38% et les ménagères étaient les plus exposés avec 58%. Les victimes référées étaient de 72%, et 22% étaient venues d’elles-mêmes. L’utilisation abusive des utérotoniques étaient en cause dans 47% des cas, suivi de l’expression abdominale 26%, le coup de poing dans 5% et les armes blanches étaient en cause dans 2%. Les déchirures cervicales représentaient la moitié des lésions 49%, ainsi que les ruptures utérines 22%. Le traitement chirurgical représentait 89% des cas ; 55% de nos victimes avaient un traitement à base d’antalgiques, antibiotiques. Conclusion : Les violences au cours de la grossesse constituent un problème majeur de santé publique courant, méconnue et grave affectant chaque année de milliers de personnes. Celles-ci sont soumis à divers facteurs agissant dans des contextes économiques, socio-culturels et politiques. Les professionnels de santé ont un rôle important à jouer dans le changement de comportement, l’accompagnement et le suivi des victimes. Ainsi, le combat de ces violences commence par la sensibilisation des populations d’une part et la sanction des auteurs d’autres parts.