Aspects épidémiologiques, cliniques, radiologiques et thérapeutiques des hémorragies méningées dans le service de neurologie du CHU Gabriel TOURE
Résumé
Introduction : Les hémorragies méningées constituent un véritable problème de santé publique en Afrique avec une fréquence élevée chez les adultes jeunes qui constituent la main d’oeuvre productive surtout en Afrique sub-saharienne. Elles se définissent comme étant l’irruption massive de sang dans les espaces sous- arachnoïdiens (ESA), entre l’arachnoïde et la pie mère [1]. Il s’agit d’une affection peu documentée en Afrique sub-saharienne, en particulier au Mali. D’où le présent travail qui a pour objectif d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques, radiologiques et thérapeutiques de l’hémorragie méningée dans le service de neurologie du CHU Gabriel TOURE.
Méthodologie : Il s'agissait d'une étude rétro-prospective, descriptive et analytique ayant inclus les dossiers des patients hospitalisés pour hémorragie sous arachnoïdienne au service de neurologie du CHU Gabriel TOURE entre le 1er Janvier 2019 au 31 Décembre 2023, soit une période de 05 ans. Les données ont été collectées sur une fiche d’enquête préétablie en tenant compte des objectifs de l’étude, elles (les données) ont été saisies et analysés sur le logiciel Microsoft Word 2016, Excel 2016, SPSS.
Résultats : Nous avons colligé 39 cas d’HSA lors de notre période d’étude, le sexe féminin était majoritairement atteint dans 64% des cas, avec un âge moyen de ... ans. La tranche d’âge 40-60 ans a représenté 53,8% des cas. La saison sèche était la plus représentée dans notre série avec 56,4% des cas. L’HTA était le facteur de risque principal (59%). Les céphalées étaient présentes dans 46.2% des cas et représentaient le motif de consultation le plus fréquent. A l’examen physique, le syndrome méningé était présent chez 43,6% de nos patients. La TDM cérébrale avait été effectué chez 100% de nos patients et la majorité (66,7%) l’ont réalisé en moins de 24h. Aucun de nos patients n’a bénéficié d’une ponction lombaire vu que la TDM cérébrale a permis de confirmer le diagnostic chez tous nos patients. Chez quinze (15) patients sur 39, il s’agissait d’une hémorragie méningée grade 4 de Fisher. Dans notre étude, chez 10 patients, l’hémorragie méningée intéressait à la fois les sillons, les vallées sylviennes, les citernes de la base et le système ventriculaire. L’anévrisme artériel était la principale et la seule étiologie déterminée dans notre étude. Les principales complications étaient l’hydrocéphalie (10,3%) et les crises d’épilepsie (30,8%), l’hyponatrémie (25,6%), avec un seul cas de vasospasme et de ré-saignement. La majeure partie de nos patients soit 59% avait eu une durée d’hospitalisation comprise entre 11 et 20 jours et avait bénéficié d’un traitement qui était essentiellement symptomatique. Le taux de mortalité était de 12,8%.
Conclusion : Cette étude suggère la problématique des HSA dans notre contexte ; d’une part par sa fréquence élevée chez les femmes et des adultes jeunes, d’autre part par ses complications les plus souvent fatales et une prise en charge parfois difficile et coûteuse.