Transferts sanitaires des enfants maliens opérés pour cardiopathies congénitales en Europe à propos de 26 cas colligés de 2018 à 2023.
Résumé
Introduction : Les CC constituent un problème majeur de santé publique au Mali. La possibilité locale de la PEC chirurgicale grâce au leadership du Pr Mamadou Bocary DIARRA, est une réalité depuis le 10 Septembre 2018 au centre André FESTOC au CHU-ME le Luxembourg. Selon le registre des opérés cardiaques du centre jusqu’en date du 14/02/2024, 583 interventions ont été réalisées soit une moyenne de 93,83/an contre 248 CC sur la liste d’attente dont les enquêtes sociales ont été finalisées parmi 4381 cardiopathies pédiatriques enregistrées présentant une indication chirurgicale et/ou instrumentale. Outre le plateau technique est insuffisant et la jeune équipe locale chirurgicale est limitée devant certains types d’intervention complexe sous CEC. Ce qui justifie les transferts sanitaires à l’étranger. L’objectif de notre travail est de faire le bilan de six (06) ans de ces transferts destinés à l’Europe en partance du CHU-GT.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude rétrospective, mono centrique, et descriptive à propos de 26 cas colligés de 2018 à 2023.
Résultats : Au Mali le plateau technique est insuffisant, l’effectif en attente d’intervention chirurgicale est pléthorique avec plus de 4000 patients. Dans notre étude, les ONG mécènes assuraient l’essentiel du coût financier des transferts. L’ONG « Terre Des Hommes » s’est occupée de dix-huit (18) transferts soit 69,23%, contre six (06) soit 23,07% pour l’ONG « Mécénat Chirurgie Cardiaque » et deux (02) soit 07,70% pour l’ONG « Chaîne De L’espoir ». Les transferts sanitaires étaient très sélectifs et concernaient des familles à faible revenu économique. Les vingt-six (26) cas étaient tous sélectionnés dans le service de cardiologie du CHU-GT. Douze (12) étaient de sexe masculin et quatorze (14) de sexe féminin avec un ratio de 0,86. L’âge moyen était de 4,12 ans avec les extrêmes de 1,4 an et 13 ans.
Les CC étaient diverses, caractérisées par le shunt G-D dans 17 cas soit 65,38% et par le shunt D-G dans 09 cas soit 34,62%. Les particularités cliniques étaient nettement dominées par la dyspnée, la notion de bronchopneumopathie à répétition, la cardiomégalie, le souffle cardiaque et le déficit pondéro-protéino-calorique. La concordance diagnostique était trouvée dans 25/26 cas soit 96,15% à partir du trio (Radio du thorax, ECG, ETT). Les techniques chirurgicales utilisées étaient la chirurgie curative dans 21 cas soit 80,85%, la chirurgie palliative dans 01 cas soit 3,85% et le cathétérisme interventionnel dans 04 cas soit 15,40%. Les complications post opératoires les plus fréquentes étaient les troubles du rythme et de la conduction avec 07 cas soit 26,92%.
Après douze (12) mois le rapport post opératoire notait, 13 patients soit 50% déclarés guéris, 11 cas soit 42,30% en poursuite de soins médicamenteux pour dysfonction résiduelle et 02 cas soit 07,70% décédés.
Conclusion : Les transferts sanitaires bien organisés vers l’étranger, représentent une alternative nécessaire en attendant le raffermissement probant des capacités locales de la PEC. Ils constituent une forme de solidarité sociale hautement salvatrice envers les familles à faible revenu économique dans les pays en développement. Et les ONG d’aide humanitaire d’intérêt général oeuvrant dans ce domaine, doivent être mises dans les conditions idoines de travail afin de permettre l’épanouissement d’un plus grand nombre d’enfants malades du coeur.