Bilan du dépistage de l’hypertension artérielle sur cinq sites au Mali

Abstract

Introduction L'HTA est définie par une tension artérielle supérieure ou égale à 140 mm Hg pour la systolique et ou à 90 mm Hg pour la diastolique. Elle constitue un problème majeur de santé publique, la première maladie chronique dans le monde. Objectif L’étude avait pour objectif de faire le bilan du dépistage de l’hypertension artérielle. Méthodes Il s’agissait d’une étude transversale et descriptive qui s’est déroulée sur une période de 6 mois allant du mars au juillet 2023. Résultats Sur les 1000 participants, 637 cas d’HTA soit une prévalence de 63,70 % avec une prédominance chez la femme. Trente-trois pourcent (33 %) ignoraient leur hypertension artérielle. La majorité des hypertendus (58 %) provenait des consultations externes du service de cardiologie du CHU Gabriel TOURE. La classe d’âge 60 ans et plus était la plus représentée (44%). Soixante et un pourcent (61 %) des hypertendus n’avaient aucun niveau d’étude. Soixante-dix pourcents (70 %) des hypertendus résidaient en milieu urbain. Trente-trois pourcent des hypertendus étaient en surpoids suivi de l’obésité (23,20 %). Les hommes étaient plus en surpoids que les femmes contrairement à l’obésité qui était plus fréquente chez les femmes. Les FdR CV associés étaient dominés par la sédentarité (72 %) et la surcharge pondérale (56 %). Sur les 499 hypertendus non contrôlés, 22 % étaient au stade III de l’OMS. Soixante-deux pourcent des hypertendus étaient traités, 44 % étaient irréguliers dans le traitement anti-HTA. Le coût trop élevé et la consommation de médicaments au besoin étaient les principaux facteurs d’inobservance thérapeutique. Vingt-deux (22 %) de l’ensemble des hypertendus dont 35 % des hypertendus traités étaient contrôlés. Les femmes étaient plus diagnostiquées et traitées mais moins observantes et moins contrôlées que les hommes avec une différence non significative. La couverture thérapeutique, la thérapie combinée et le niveau de scolarisation étaient plus faibles dans les zones rurales. Les hypertendus qui avaient un niveau d’étude élevé étaient mieux diagnostiqués, mieux traités et mieux contrôlés que ceux qui avaient aucun niveau avec des différences significatives en ce qui concerne le traitement et le contrôle. Conclusion L’HTA reste un véritable problème de santé publique au Mali et sa prevalence est en hausse avec une prédominance chez la femme. Elle est plus fréquente chez les sujets de 60 ans et plus. Un hypertendu sur trois ignorait son HTA. La majorité recevaient des traitements anti-HTA, mais seule une minorité était contrôlée.