Profils épidémiocliniques, biologiques et évolutifs des patients positifs au VIH hospitalisés dans le service des maladies infectieuses et tropicales provenant des urgences du CHU du Point G
Résumé
Le virus de l’immunodéficience humain (VIH) est un rétrovirus qui s’attaque aux cellules du système immunitaire, les détruit ou les rend inefficace. Son évolution entraine donc un affaiblissement du système immunitaire et une vulnérabilité accrue aux infections opportunistes. Malgré tous les efforts employés par les autorités, nous constatons que peu de personne se font dépister et la plupart des patients arrivent à l'hôpital au stade de maladie. Ils sont ainsi accueillis au Service d’Accueil des Urgences (SAU) où se réalise le test du VIH à visée diagnostic avant leur transfert dans les services spécialisés notamment le SMIT d’où l’intérêt de notre étude pour connaitre le profil épidémiologique clinique, biologique et évolutif des patients diagnostiqués positifs au VIH et transférés dans le SMIT du CHU Point G. Il s’agissait d’une étude descriptive transversale avec un recueil prospectif données sur une période de 06 mois allant du 1er novembre 2022 au 30 Avril 2023. Au cours de notre étude, sur 171 patients hospitalisés au service de maladies infectieuses du CHU du Point G, 152 étaient positifs au VIH, soit une fréquence hospitalière de 88,89%. Parmi ces 152 patients positifs au VIH, 40 ont été diagnostiqués et transférés du SAU soit 26,31%. Plus de la moitié de nos patients étaient de sexe féminin soit 57,5 % avec un sexe-ratio (H/F) était de 0,73. L’âge moyen de nos patients était de 37,8 ± 12,7 ans avec des extrêmes de 18 et 84 ans. Les patients âgés de 30-40 ans étaient les plus représentés soit 32,5%. La majorité de nos patients était mariée soit 55%. Les femmes au foyer étaient les plus représentées soit 37,5%. Plus de la moitié de nos patients étaient non scolarisés soit 62,5%. L’altération de l’état général était le motif de consultation le plus représenté soit 72,5%. A l’admission au SAU, le statut sérologique VIH était 82,5% chez de nos patients. Les affections opportunistes étaient présentes chez la quasi-totalité de nos patients soit 97,5%. Les opportunistes cérébrales représentaient 66,67% de l’ensemble des patients présentant des affections opportunistes. Parmi ces affections neurologiques, la toxoplasmose cérébrale venait en première position soit 80%. Dans l’étude les opportunistes pulmonaires ont représenté 38,5% de l’ensemble des patients présentant des affections opportunistes. Parmi ces affections pulmonaires, la pneumopathie bactérienne non tuberculeuse venait en première position avec 46,67%. Les opportunistes digestives ont représenté 61,53% pour l’ensemble des patients présentant des affections opportunistes. Parmi celles-ci, la candidose buccale occupe le premier rang avec 58,33%. Le VIH 1 était le type de VIH le plus représenté soit 95%. Le quart de nos patientes avait une charge virale élevée et plus de la moitié de nos patients avaient un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/ml de sang soit 52,5%. 17,5% de nos patients étaient déjà sous traitement ARV avant l’hospitalisation et plus de la moitié de nos patients ont été initié au cours de leurs hospitalisations soit 75%. Le schéma TDF+3TC+DTG était le plus représenté soit 91,9%. Le taux de mortalité de nos patients était de 15%.