Aspects épidémio-cliniques et thérapeutiques des traumatismes crâniens au CHU Pr Bocar Sidy Sall de Kati
Résumé
Introduction
Le traumatisme crânio-encéphalique constitue l’une des pathologies les plus
fréquemment rencontrées dans l’unité de neurochirurgie. Ils constituent une
réalité quotidienne, les patients jeunes sont les plus concernés et les accidents du
trafic routier constituent la première cause.
L’objectif de notre étude est de préciser les caractéristiques épidémiologiques,
cliniques et thérapeutiques des traumatismes crâniens dans le CHU Pr Bocar Sidy
Sall de Kati.
Matériels et méthodes
Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive des patients victimes de
traumatismes crâniens de tout âge, admis à l’unité de neurochirurgie et vu en
consultation externe au CHU Pr Bocar Sidy Sall de Kati sur une période de 33
mois allant du 1er Mars 2017 au 31 décembre 2019.
Résultats
Nous avons colligé 191 patients de TC au terme de notre étude sur 1342 soit
14,23%. Notre étude a objectivé une prédominance masculine (83,2%) avec un
sexe ratio (H/F) de 4,97 en faveur des hommes. Les célibataires étaient les plus
touchés à 54,5%. La tranche d’âge la plus incriminée était comprise entre 15 et 29
ans soit une incidence de 35,6% avec un âge moyen de 24,03 et essentiellement
constituée d’élèves et étudiants (31,4%).
Les AVP ont été la principale étiologie retrouvée singulièrement la collusion entre
deux motocyclistes. Les signes fonctionnels les plus présents étaient
majoritairement les céphalées, les vertiges, les troubles du langage et des
vomissements et les signes physiques suivants comme les ecchymoses et/ou
écorchures, les oedèmes palpébraux, les plaies du scalp et les tuméfactions
galéales étaient les plus retrouvés. Les déficits neurologiques en sont les signes
neurologiques présents (12,04). Il s’agissait le plus souvent d’un traumatisme
crânien léger avec un score de Glasgow entre 13 et 15 évalué au SAU ou dans la
salle de consultation avec 77,49%. La durée moyenne d’hospitalisation a été de
2,5 jours.
Le diagnostic a été clinico-radiologique. Le scanner cérébral a été capital pour le
diagnostic des lésions crâniennes surtout intracrâniennes. La contusion oedématohémorragique
cérébrale était la plus représentée avec plus de 66,18% et
l’hématome sous dural était la plus représentée des lésions péri- cérébrales. Les
atteintes du massif facial étaient la principale lésion associée au traumatisme
cranio-encéphalique avec une incidence de 75,86%. Tous les cas colligés ont bénéficié d’un traitement médical et un traitement
chirurgical a été instauré chez 40,31% de nos patients.
Les techniques chirurgicales les plus réalisées ont été l’évacuation des hématomes
et la levée des embarrures avec des incidences respectives de 40,26% et 33,77%.
L’évolution était favorable chez 89,53% des patients ; 3,1% de mortalité et 4,2%
de complication ont été enregistrés.
Conclusion
Les TCE sont fréquents, ils sont consécutifs à des AVP impliquant des engins
motorisés à deux roues et sont responsables d’une lourde mortalité au sein de la
population jeune active. L’amélioration de leur pronostic impose d’une part la
mise en place d’une politique de prévention par des campagnes de sensibilisation
sur le respect du code routier et d’autre part la création d’un service d’aide
médicale urgente (SAMU) au Mali pour la médicalisation de la phase préhospitalière.