Place de l'administration systématique de l'atropine en prémédication anesthésiologique à l'hôpital du Point G
Résumé
Notre étude a porté sur 92 sujets, âgés de 20 mois à 82 ans, de classes ASA I, ASA II, ASA III, ASA IV (American Society of Anesthesiology) devant subir des interventions pour des affections digestives, urologiques, gynéco- obstétricales, endocrinologiques et diverses. Notre étude s'est déroulée à l'hôpital du point G du 21/03/2001 au 30/07/2001. Il s'agit d'une étude comparative prospective. Sur les 92 sujets, 37 ont bénéficiés d'une prémédication systématique à l'atropine, les 55 autres n'ont pas bénéficiés de ce protocole. Ces interventions ont été programmées, sauf 13 cas qui sont des urgences. Après la prise d'une voie veineuse sûre, la prémédication a été faite au sulfate d'atropine (0,5-1 mg) pour les sujets ayant bénéficiés de l'administration systématique de ce produit, et devant subir une anesthésie loco-regionale ; au sulfate d'atropine et au diazépam (2,5-5 mg) pour les sujets ayant bénéficiés de l'administration systématique de sulfate d'atropine et devant subir une anesthésie générale ; au diazépam seul pour les sujets n'ayant pas bénéficiés de l'administration systématique de sulfate d'atropine et devant subir une anesthésie générale. La narcose a été assurée en anesthésie générale soit par la kétamine, soit par le thiopental, soit par le propofol, soit par l'halothane selon les indications. L'entretien a été fait par l'halothane (1-2 volume p.100). Les anesthésies loco-regionales ont été faites soit à la bupivacaine 0,5 p.100 seule ou en association, soit à la lidocaine 2 p.100 seule ou en association, soit à la ropivacaine 10 p.100 en association. Tous les patients ont bénéficiés d'une évaluation pré-anesthésique, per-opératoire et post.: opératoire (au bloc opératoire et après le bloc opératoire) à partir des constantes classiques notamment la pression artérielle, le pouls, la respiration (fréquence respiratoire, qualité respiratoire, la SPO2) . Les complications per- opératoire sensées être prévenues par le sulfate d'atropine ont été répertoriées et mentionnées chaque fois qu'elles surviennent. Il s'agit de la bradycardie, du collapsus (qu'il soit lié à l'anesthésie ou à la chirurgie), du bronchospasme, du laryngospasme, de l'hypersécrétion bronchique, de l'hyper sialorrhée, des troubles du rythme cardiaque, des réactions réflexogènes liées aux manipulations. Le saignement per-opératoire a été évalué dans les cas où il a été constaté la survenue d'un collapsus ; cela nous a permis d'attribuer ce collapsus à l'anesthésie si le saignement est négligeable, et à la chirurgie s'il est abondant. Des chutes progressives des valeurs tensionnelles au cours des anesthésies générales ont pu être attribuées à l'administration d'halothane grâce au retour à des valeurs acceptables après diminution des doses ou arrêt de l'administration de ce produit. Il a été réalisé 34 anesthésies générales dont 23 sans prémédication au sulfate d'atropine, et 11 avec prémédication au sulfate d'atropine ; 40 anesthésies péridurales dont 24 sans prémédication au sulfate d'atropine, 16 avec prémédication au sulfate d'atropine ; 18 rachianesthésies dont 8 sans prémédication à l'atropine, et 10 avec prémédication à l'atropine. Le but de cette étude est d'évaluer la place de l'administration systématique d'atropine chez les patients en pratique anesthésiologique à Bamako. L'exploitation des résultats obtenus au terme de notre travail nous permettra de répondre aux interrogations suivantes : l'administration systématique de sulfate d'atropine est-elle : -indispensable en prémédication ? -nécessaire au cours de l'anesthésie ? -inutile en anesthésie