Epidémiologie clinique du paludisme dans la ville de Bandiagara et niveau de sensibilité de P. falciparum à la chloroquine
Résumé
Le paludisme reste encore un problème de santé publique en Afrique au sud du Sahara. La chloroquine est un médicament antipaludien de première intention dans plusieurs pays africains dont le Mali. De plus en plus des échecs thérapeutiques liés à la résistance de certaines souches plasmodiales à la chloroquine sont constatés. Le diagnostic et la prise en charge correcte des accès palustres simples et des accès graves posent de serieux problèmes dans les structures périphérques de santé. Dans le cadre de l'évaluation clinique et du niveau de chloroquino-résistance, une étude a été ménée dans la ville de Bandiagara en utilisant un dépistage actif des cas et le protocole OMS in vivo de 14 jours, durant la saison de transmission 1997. Cette étude a révelé un niveau global de chloroquino-résistance de 12, p.100 chez 290 patients traités correctement à la chloroquine et âgés de 2 à 66 ans. Un niveau de résistance R1 de 11, p.100 et R2 de 1, p.100 a été observé. Il n'a pas été observé de cas de résistance de type R3. La fréquence des échecs précoce et tardif était de 4, p.100 ; une réponse clinique satisfaisante de 90, p.100 a été notifiée. Le prurit est parfois un facteur limitant du traitement à la chloroquine et ne semble pas céder sous l'action des antihistamiques (H1). Une bonne concordance de 5 p.100 entre la résistance in vivo et la présence du gène Cg2 a été observée. Sur 55 patients présentant une forme grave de paludisme, une létalité de 5, p.100 a été enrégistrée. Le schéma thérapeutique associant les sels de quinine à la sulfadoxine-puriméthamine, est facile, efficace et peu cher. Un effet protecteur de l'hémoglobinose C contre les formes sévères et compliquées du paludisme n'a pas été observé