Dracunculose dans la région de Mopti : historique, épidémiologie et stratégies d'éradication de 1977 à 1997

Abstract

L'évaluation de l'impact des différentes stratégies d'un programme national de lutte contre une endémie quelconque demeure une activité permanente. Elle permet de remettre en cause chaque fois que besoin en est ce qui est en cours, d'initier de nouvelles stratégies afin d'améliorer ou de consolider les résultats obtenus. Notre étude a permis de compiler les données épidémiologiques relatives à la drancunculose au cours des 20 dernières années (1977-1997). D'importantes ressources humaines ont été mises à la disposition du PNEVG pour atteindre l'objectif zéro cas de ver de guinée avant la fin de l'année 1997. Mais ces ressources n'étaient malheureusement pas judicieusement utilisées (manque ou insuffisance de superviseurs, insuffisance dans la gestion des ressources financières destinées aux agents communautaires). L'impact des activités de lutte s'était traduite par une réduction progressive du nombre de villages endémiques de 390 en 1994 à 93 en 1997. Le taux d'incidence de la maladie était passé de 0,31 à 0,0 p.100 entre 1994 et 1997 soit un taux de réduction de 9 p.100. Les plus forts taux de réduction ont été observés en 1994 avec 53, p.100 contre 5 p.100 en 1997 attestant ainsi une regression dans le suivi des activités de lutte. La couverture de l'isolement des cas de ver de guinée a également connu un accroissement significatif de 42, p.100 en 1996 à 73, p.100 en 1997 pour toute la région de Mopti. L'évaluation de l'impact de l'isolement dans l'étude cas/témoins que nous avions initiée dans le cercle de Koro a permis de reduire les taux d'incidence de 3, p.100 en 1996 à 1,9 dans les villages tests, alors qu'aucune variation significative n'était intervenue dans les villages témoins.